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Sixième jour de contestation : nuit plus calme, heurts circonscris

Le mouvement GenZ212 a poursuivi sa mobilisation pour un sixième jour consécutif ce jeudi 2 octobre, marqué par des manifestations majoritairement pacifiques à travers plusieurs villes du royaume. Néanmoins, quelques incidents isolés ont entaché cette journée, selon nos premières constatations.

Comme anticipé, les rassemblements se sont déroulés de 17h à 20h dans une atmosphère globalement sereine. Les lieux de convergence, des espaces publics dégagés tels que des places, ont été choisis afin de ne pas entraver la circulation. À Casablanca, la Place Maréchal a été le théâtre de chants réclamant "Santé" et "Éducation", sans qu'aucun affrontement ni dégât ne soit signalé. Nos reporters présents à Casablanca, Marrakech et Agadir ont confirmé que la consigne de dispersion à 20h, émise par les initiateurs du mouvement, a été majoritairement respectée, ces derniers ayant clairement indiqué : "Au-delà de 20 heures, ce qui se passe ne nous représente pas."

Cependant, la soirée a vu surgir des troubles. Vers 21h, des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux ont témoigné d'actes de vandalisme dans le quartier d'Oulfa à Casablanca. Plusieurs véhicules stationnés sur l’avenue Oued Moulouya ont été ciblés, leurs pare-brises et vitres brisées. Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues, procédant à des arrestations.

Plus tôt dans l'après-midi, la métropole casablancaise avait été balayée par une psychose inexpliquée, alimentée par des rumeurs infondées suggérant un ordre des autorités de tout fermer. Écoles, entreprises et commerces avaient alors baissé leurs rideaux, provoquant d'importants embouteillages sans justification concrète. Une situation qui rappelait la "panique de Casablanca" des années 1990, mais qui s'est dissipée, les commerces ayant commencé à rouvrir vers 19h30. Le déroulement pacifique de la manifestation à la Place Maréchal a sans doute contribué à rassurer les habitants.

Si l'appel initial ciblait treize villes, la mobilisation s'est en réalité étendue. Des rassemblements simultanés ont eu lieu dans d'autres localités du royaume, notamment à Rabat, Tanger, Agadir, Marrakech, Meknès, Khouribga, Tétouan, Fès, et Oulad Berhil.

Mais à l'opposé du calme observé à Marrakech même lors des manifestations, la fin de soirée a été marquée par des tensions dans le quartier populaire de Sidi Youssef Ben Ali, où des individus ont incendié une agence bancaire et mis le feu sur la voie publique.

Malgré ces débordements ponctuels à Casablanca et Marrakech, le mot d'ordre général est demeuré le calme. Dans de nombreuses régions, les manifestants ont même exprimé leur reconnaissance aux forces de l'ordre pour leur rôle dans le maintien de la sécurité, offrant une image contrastée avec les violences et destructions constatées la veille, le 1er octobre.

Cette tendance, si elle se confirme, et tout porte à croire que ce sera le cas, augure des manifestations pacifiques, gérées sans intervention policière majeure, respectant des horaires et des lieux raisonnables pour prévenir tout débordement. La violence et le vandalisme ont clairement suscité une réprobation unanime.

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