Dans la nuit de mercredi à jeudi, la localité de Leqliâa, relevant de la province d’Inezgane-Aït Melloul, a été le théâtre d’une vague de violence inouïe. Ce qui avait débuté par des rassemblements, s’inscrivant dans le sillage du mouvement GenZ212, a rapidement dégénéré en une agression organisée et brutale contre le poste de la Gendarmerie royale.
Environ 200 assaillants, organisés et armés de pierres et d’armes blanches, ont pris d’assaut la brigade territoriale. Les premiers jets de projectiles ont été suivis d’une tentative de forcer l’entrée, où les battants métalliques ont été arrachés puis incendiés, dans une claire intention de pénétrer les lieux et de s’emparer d’armes et de munitions. Des couteaux ont également été lancés en direction des gendarmes, témoignant de la détermination des agresseurs.
Dépassés par la brutalité de l’offensive, les gendarmes ont d’abord riposté avec des bombes lacrymogènes. Cependant, l’arrivée de renforts pour les assaillants a intensifié les affrontements. Certains ont réussi à franchir l’enceinte, s’emparant d’un véhicule 4x4 et de cinq motos de service, qui ont été incendiés sur place, devant la brigade. Le sinistre s’est propagé à une partie du bâtiment, dont les murs calcinés et la fumée dense ont marqué le paysage nocturne du quartier.
Poursuivant leur vendetta, les agresseurs se sont ensuite dirigés vers les habitations des gendarmes et de leurs familles, situées non loin du poste, vandalisant deux véhicules civils stationnés dans la résidence.
Face à cette escalade d’une extrême violence, les éléments de la Gendarmerie royale ont fait usage de leurs armes de service, agissant en état de légitime défense, comme l’attestent les images des caméras de surveillance. Le procureur général du Roi près la cour d’appel d’Agadir a communiqué un bilan lourd : trois morts parmi les assaillants et huit gendarmes blessés suite à ces actes de destruction et d’incendie criminel.
Au lendemain de ce chaos, le poste de gendarmerie arborait les stigmates de l’assaut : portes éventrées, murs noircis et vitres brisées. Les habitants de Leqliâa, encore sous le choc des détonations et des cris, peinent à réaliser la violence des événements. Une enquête judiciaire a été ouverte sous la supervision du parquet compétent. Elle devra faire la lumière sur l’identité des assaillants et les circonstances exactes de cette tentative de prise d’assaut, qualifiée de gravissime et de caractère criminel par les autorités.